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La gratuité des transports en commun entraîne des "effets négatifs", étrille la Cour des comptes
information fournie par Boursorama avec Media Services 15/09/2025 à 13:31

Montpellier. ( AFP / SYLVAIN THOMAS )

Montpellier. ( AFP / SYLVAIN THOMAS )

La gratuité des transports en commun entraîne "des effets négatifs sur le plan financier, tout en ne s'accompagnant que d'un report modal des automobilistes très limité", pointe la Cour des comptes ce lundi 15 septembre.

Coup de massue pour ceux prônant la gratuité dans les gros réseaux de transports publics comme étant une mesure de pouvoir d'achat et écologique. Dans un rapport publié ce lundi 15 septembre, la Cour des comptes pointe son tarif élevé, sans pour autant encourager massivement les automobilistes à avoir recours à ces mobilités moins polluantes.

"Si la gratuité peut, dans le cas de petits réseaux, constituer une solution parmi d'autres aux problèmes de fréquentation, c'est-à-dire de sous-utilisation des transports collectifs, elle entraîne, pour les réseaux importants et étendus, des effets négatifs sur le plan financier, tout en ne s'accompagnant que d'un report modal des automobilistes très limité", pointent les magistrats.

Dans ce rapport consacré à la contribution des usagers au financement des transports collectifs urbains (TCU), ils distinguent ainsi l'effet de la gratuité selon la taille des réseaux. Ils observent que, sur les plus petits, où des bus "circulent souvent presque à vide", cela permet d'augmenter la fréquentation pour un coût limité. La situation est en revanche différente dans les réseaux importants déjà bien fréquentés, où "l'instauration de la gratuité est très coûteuse car elle s'accompagne de pertes de recettes tarifaires importantes et de coûts supplémentaires liés au nécessaire renforcement du réseau existant, davantage sollicité".

"Un rapport à charge"

En France, une quarantaine de collectivités ont déjà rendu leurs transports en commun gratuits pour tous les voyageurs, parmi lesquelles Dunkerque, Aubagne ou Compiègne, ou encore la métropole de Montpellier et ses 31 communes. Le maire PS de Montpellier Michaël Delafosse dénonce ce lundi "un rapport à charge". Dans une réaction à l'AFP, il défend "une mesure de pouvoir d'achat" et "pour le climat". Selon lui, "on constate sur le territoire que la qualité de l'air s'améliore" et que la fréquentation des transports en commun a augmenté "de 27% un an après l'entrée en vigueur de la gratuité". Ces mesures ont pour but d'encourager des mobilités plus écologiques mais la Cour des comptes estime que l'objectif n'est que partiellement atteint.

Ainsi, la gratuité augmente la fréquentation des transports en commun "principalement dans les centres urbains pour des déplacements de courtes distances, soit davantage au détriment de la marche et de l'usage du vélo que de la voiture", observe-t-elle. "Les tensions financières qui en résultent menacent par ailleurs les projets d'investissement nécessaires pour le verdissement des bus et le développement du réseau", soulignent les magistrats. En conclusion, ils recommandent notamment de recentrer les réductions tarifaires sur les critères de ressources, augmenter la lutte contre la fraude ou d'encourager les collectivités à publier des évaluations en cas de changement tarifaire significatif.

7 commentaires

  • 16:00

    "recentrer les réductions tarifaires sur les critères de ressources". Les 10 % ayant les revenus les plus élevés financent déjà 78 % de la redistribution en France, a tel point qu'avant impôts et aides sociales, leurs revenus sont 13 fois plus élevés que les 10 % les plus faibles et seulement de 3 fois après redistribution. Cela devient grotesque !


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